La Nuit Nanarland 7

LA NUIT NANARLAND 7
SAMEDI 30 SEPTEMBRE 2023 – 19H30/08H00 – LE GRAND REX

La Nuit Nanarland 7, c’est le 30 septembre prochain. Au menu, nos cuts et leurs extraits en cascade, des bandes-annonces en 35 mm, des quiz, des cadeaux et bien sûr quatre films qui cette année nous feront voyager dans des lieux encore plus exotiques que d’habitude… A Lyon par exemple, où nous découvrirons l’acte de naissance du Alain Delon des années 80. En Inde, une première pour nos Nuits, avec un film de voiture magique vengeresse. Dans le Grand Canyon où nous accompagnerons un groupe de Hippies infiltré par un serial killer, ou au Canada où a été tournée l’adaptation d’un jeu vidéo japonais massacré par un réalisateur Allemand.

Cette année encore nous avons redoublé d’efforts pour proposer une série d’expériences cinéma inédites. House of The Dead n’est jamais sorti en salle dans l’hexagone. Cara Majaka n’a jamais eu de version sous-titrée française. Nous en avons donc créé une spécialement pour l’occasion. Quant à Eaux Sauvages, nous avons carrément récupéré un scan 2K de la pellicule aux Etats-Unis, auquel nous avons greffé la VF de la VHS d’époque. Espérons que le karma du nanar nous en soit reconnaissant !

C’EST COMPLET

Billetterie Weezevent

IMPORTANT : Ouverture des portes à 17h30 // Vous pouvez venir avec de la nourriture emballée type chips, gâteaux, cookies etc. mais pas de plats chauds et/ou en sauce ni de boissons en canettes (les bouteilles en plastique sont autorisées). Nous sollicitons évidemment votre bienveillance pour ne pas qu’il y ait d’abus, de dégradations ni de déchets abandonnés dans la salle. Les contrevenants, s’ils sont pris en flagrant délit, seront fouettés sur scène cul nu avec des orties.

Eaux Sauvages
Paul Kiener – 1978 – Etats-Unis – 95 min – VF – DCP

Parti faire du rafting sur le fleuve Colorado, un groupe de vacanciers doit affronter une nature hostile et un mystérieux tueur.

Pagayant laborieusement dans le sillage du Délivrance de John Boorman, Eaux Sauvages se distingue par son incapacité totale à accrocher le spectateur, enchaînant du début à la fin d’interminables scènes de remplissage, farcies de dialogues lunaires, avec la même musique aux violons tristes qui tourne mollement en boucle. L’expérience est extrême, mais le tout est heureusement sublimé par une version française complètement aux fraises, qui parvient à élever un navet poussif au rang de chef-d’oeuvre d’humour involontaire. Dans Eaux Sauvages, la nature est belle et hostile, et les protagonistes incroyablement bavards. On y parle de tout et surtout de rien : d’herbe du diable et de nœuds carrés, de recette de taboulé et de tentes pour faire caca, d’actions chez IBM et du karma, et on y balance avec le plus grand aplomb des répliques aussi absurdes que « Je suppose qu’en faisant ce que vous avez fait, vous n’avez fait que précipiter la chose même qui vous a poussé à le faire… ». Découvert fortuitement en 2004 par la juvénile équipe de notre jeune site, ce mélange inédit de slasher et de rafting a immédiatement intégré le panthéon nanarlandais des œuvres nous ayant le plus retourné le cerveau. Même si c’est un nanar hardcore, qui pourra parfois donner au spectateur la terrifiante sensation que le temps ne s’écoule plus, ce monument d’absurdité reste une de nos références incontournables. Après d’âpres négociations avec la veuve du réalisateur, Eaux Sauvages vous sera proposé en HD dans sa version française d’époque, scanné à partir d’une copie 16 mm d’origine.

Cara Majaka
Rama Narayanan– 2010 – Inde – 131 min – VOSTF – DCP

Lorsque la belle Savithri est sacrifiée par des malfaisants cherchant à obtenir des pouvoirs magiques, elle et son frère Karuppu reviennent d’entre les morts pour se venger. Pour châtier leurs bourreaux, leur esprit prend possession de la petite Priya et… d’une voiture. Servants de la Déesse contre conjurateurs maléfiques, famille consternée contre enfant possédée, incrustations hasardeuses contre surjeu audacieux, qui sortira vainqueur de la vengeance de Kali ?

Ne manquez pas cette occasion unique d’assister à la première diffusion en France de Cara Majaka, enfant terrible du cinéma tamoul qui a suscité à la fois fascination et consternation chez les spectateurs de tous continents ! Ce sera également, au grand bonheur de toute l’équipe, le premier représentant du très riche cinéma indien à être projeté en Nuit Nanarland après 18 éditions.

Farci d’outrances visuelles et narratives braconnant aussi bien du côté de Transformers que du cinéma d’horreur, Cara Majaka se démarque par son rythme soutenu et sa variété couvrant tous les genres : action, suspense, comédie, surnaturel, romance, séquences chantées et dansées et effets spéciaux clinquants, le tout mélangé en un cocktail détonnant.

C’est un film brouillon, maladroit, excessif, tapageur, et au final monstrueusement sympathique, vibrant témoignage de la vitalité d’une industrie populaire indienne qui, à défaut d’idées neuves et de gros moyens, sait offrir à son public un spectacle total. Une oeuvre généreuse qui ne laissera personne indifférent, que ce soit par fascination pour son audace ou par consternation face à son résultat. Il vous sera proposé dans une VOSTFR réalisée par l’équipe de Nanarland, spécialement pour cette grande première !

Parole de flic
José Pinheiro – 1985 – France – 99 min – VF – DCP

La France a peur : la criminalité explose, les autorités sont impuissantes, les socialistes sont au pouvoir… Jaillissent alors des milices armées fascisantes qui se mettent à rendre une justice expéditive en flinguant sans pitié petits voyous et jeunes désœuvrés. Et soudain la bavure : parmi les victimes de ces hordes noires se trouve la fille de Daniel Pratt. Or Daniel Pratt c’est Alain Delon, ancien flic d’élite et grand fauve blessé depuis la mort de sa femme, qui s’est retiré pour vivre en ermite sur une île africaine. Celui-ci revient pour réclamer vengeance et rien ne pourra arrêter sa fureur.

Au coude à coude avec Belmondo pour régner sur le box office, Delon sent son étoile commencer à pâlir à partir du milieu des années 80. Alors il sort la grosse artillerie pour prouver qu’à 50 ans passés il est toujours l’action star dont la France a besoin. Mêlant une esthétique furieusement engluée dans tous les tics visuels et thématiques du polar français de l’époque tout en iconisant sa star au-delà de toute retenue, Parole de Flic est bien plus qu’un simple polar. C’est d’abord et avant tout un monument à la gloire et à l’égo de son acteur-producteur qui serre les mâchoires comme personne, parade torse nu pour prouver qu’il est toujours le plus beau, séduit des minettes de 20 ans et multiplie bagarres et cascades. Jamais Alain Delon n’a été à ce point statufié de son vivant au point de devenir la caricature de lui-même. Si vous avez trouvé que Le Faucon avec Francis Huster avait la saveur du cheeseburger, Parole de Flic, lui, c’est le Big Mac.

House of the Dead
Uwe Boll – 2003 – États-Unis / Allemagne / Canada – 90 min – VF – DCP

Un groupe de jeunes se rend à une teuf sur une île maudite. Ayant raté la dernière navette, ils louent les services d’un vieux loup de mer, le capitaine Kirk. Une fois sur l’île, il ne reste plus aux zombies qu’à attaquer tout ce petit monde. Heureuse coïncidence, Kirk tâte aussi de la contrebande d’armes à feu.

Doté d’un budget relativement conséquent, House of the Dead est l’adaptation du célèbre rail shooter créé par la société Sega. D’emblée son portage au cinéma posait deux problèmes évidents : le jeu n’avait aucun scénario et son gameplay n’en faisait pas quelque chose de facilement transposable sur grand écran. Des obstacles vite levés puisque le réalisateur Uwe Boll a décidé qu’il n’en n’avait rien à faire, certain de réussir l’exploit historique de mettre, pour la première fois, les cinéphiles et les gamers d’accord sur une adaptation de jeu vidéo.
Objectif atteint : à peine sorti, House of the Dead est immédiatement devenu le film le plus honni de l’histoire du Nanar et l’un des premiers bad buzz du cinéma sur Internet.

20 ans ont passé, et l’on se dit qu’il est temps de retenter l’expérience House of the Dead dans l’enceinte du Grand Rex, entre connaisseurs. Car si d’un côté le film n’a rien à envier à ce que la zombisploitation a produit de pire dans les années 80 (maquillages à la truelle, utilisation abusive du “plan-nichons”, ou trampolines visibles à l’écran), de l’autre, House of the Dead se distingue désormais par son millésime 2003 en nous offrant tous les tics du film millennial electro-ringard : montage épileptique de plans trop courts dans des séquences trop longues, musique criarde, jump cuts à gogo, utilisation jusqu’à plus soif d’un effet bullet-time semi artisanal et casting de télé-réalité MTV. Si l’on devait oser une métaphore, regarder House of the Dead au Grand Rex en 2023 devrait faire à peu près le même effet que d’utiliser un PC de gamer dernier cri pour naviguer sur un émulateur de minitel tournant sous Windows Millenium : une expérience hors du temps.